Surveillés de près par les amateurs de Freeride, les jours de poudreuse, ou lendemain de chutes de neige, sont les plus attendus car les plus prometteurs. Hélas, se sont souvent les plus dangereux par rapport à la problématique de l’avalanche. Au delà du risque encouru, les skieurs peuvent se retrouver confrontés à certaines déconvenues dans leur programme, comme une ouverture tardive du haut de la station, voir une fermeture exceptionnelle d’un secteur particulièrement exposé. S’agissant du déroulement d’un plan de sécurisation du domaine skiable, conséquence d’un niveau de risque élevé, on aurait tord de mal interpréter les choses. Plutôt que de camper sur son idée initiale, peut-être faudrait-il redéfinir sa sortie, accepter de skier dans les zones dites sécurisées. Le bénéfice, nous allons le voir, est plus important qu’il n’y paraît.

Comment identifier le risque d’avalanche les jours de poudreuse
Tout d’abord, et c’est très important en consultant le BERA, Bulletin d’Estimation du Risque d’Avalanche émis par Météo France, qui comporte des éléments d’évaluation et de compréhension précis. Ensuite, s’il a lieu, on peut se renseigner sur le PIDA, Plan d’intervention de Déclenchement des Avalanches, auprès des pisteurs secouristes par exemple, et observer visuellement le résultat : dans quelle proportion sont parties les avalanches, sur quelles orientations. Si le risque d’avalanche est avéré et important, il faudra bien sûr en tenir compte et prendre les bonnes décisions. Selon son niveau de compétence on peut avant toute choses choisir de se faire accompagner, soit par un professionnel, soit par une personne expérimentée. Se cantonner aux zones de sécurité (zones ouvertes, souvent de moindre altitude et de moindre pente) est un choix raisonnable, s’équiper du matériel de secours (voir encadré) une obligation dès lors que l’on quitte les pistes. La conduite du groupe est également un facteur primordial, partir un par un dans la pente pour ne pas surcharger le manteau neigeux, se surveiller, élaborer une stratégie prenant en compte le risque est une habitude à prendre. Et toujours en cette situation, vigilance et humilité sont les meilleurs alliés. Typiquement, cette matinée de décembre est la parfaite illustration de ces jours de poudreuse spectaculaires que l’on se doit d’aborder avec circonspection. Le groupe de jeunes riders locaux que j’accompagne, a pour ambition première de descendre les couloirs de la Saulire, ils en ont l’envie et largement le niveau. Seulement, le BERA indique un risque 4 (fort), et le PIDA en cours diffère l’accès au haut de la station. Plutôt que d’insister, d’attendre une hypothétique ouverture, et de prendre un risque forcément plus marqué, la petite équipe décide de vite changer ses plan et d’aller tracer les zones ouvertes dans une atmosphère de plus grande quiétude, de plus grande sécurité. Le télécabine de Chenus, au départ de Courchevel 1650, leur permet d’accéder à un spot parfaitement adapté, la pente est modérée et de fait ne présente pas de danger, la neige qui n’a pas été soufflée, contrairement à celle des couloirs d’altitude supérieurs, est tout simplement folle à skier. Les rotations s’enchainent et il en va ainsi également, plus bas, en forêt. Démonstration faite que de renoncer au risque ce n’est pas renoncer au plaisir et encore moins à la sérénité.

Powder Days & Safety
The days following a snowfall are the most sought-after by freeriders. Unfortunately, they are often the most dangerous in terms of avalanche risk. Faced with this hazard—which can be assessed using the BERA (the specialized Météo France bulletin) or by consulting the ski patrol—and with possible setbacks such as delayed openings or the closure of certain areas, knowing how to change plans is a major asset. Staying within secured zones is a reasonable choice; carrying rescue equipment is essential; factoring the risk into group management is paramount. This December morning is a perfect example of those spectacular powder days that must be approached with caution. The group of young riders I’m accompanying has set its sights on the couloirs of La Saulire, but a high risk rating and a delayed opening at the top of the resort lead them to revise their plans. Instead, they ride lower down, on gentler slopes accessed from the Chenus gondola and in the forests of Le Praz—still enjoying snow of excellent quality, fallen here without wind, and in much safer conditions. Vigilance remains essential, but nothing can diminish the pleasure of such a day.

Le matériel qui sauve
The Gear That Saves Lives

DVA, pelle, sonde, systématiquement avec soi, dès lors que l’on quitte les pistes ; il s’agit du minimum nécessaire pour pouvoir secourir ses compagnons pris dans une avalanche.
Beacon, shovel, and probe — always take them with you whenever you leave the marked trails; these are the bare essentials for rescuing your companions in the event of an avalanche.

Sac à dos airbag, son utilité ne se discute plus, permet rester à la surface de l’avalanche et de sauver sa peau dans bien des cas.
Airbag backpack — its usefulness is no longer up for debate. It helps you stay on the surface of an avalanche and, in many cases, can save your life.

Téléphone portable, indispensable pour déclencher un secours, avec une batterie chargée c’est mieux… Mobile phone — essential for calling for help (and it’s best if the battery is fully charged!).

Tout ce matériel, aussi performant soit-il, n’est rien si l’on ne sait pas l’utiliser… Il est fortement conseillé de s’exercer régulièrement à la recherche de victimes et de porter souvent son sac à dos airbag pour s’habituer à son ergonomie.
All this equipment, however high-performance it may be, is useless if you don’t know how to use it. It’s highly recommended to practice victim search regularly and to wear your airbag backpack often to get used to its fit and ergonomics.

Informations
ESF 1850 : +33 (0)4 79 08 07 72
Bureau des Guides : +33 (0)4 79 01 03 66
Elite Ski Travel : +33 (0)6 62 03 94 02